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De l’or en barres⎥♥︎♥︎

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De l’or en barres
de Charles Crichton
GENRE : Comédie britanniqueGrande Bretagne · 1951 · 1h18 · Vostf
Avec : Alec Guinness, Stanley Holloway, Sid James…

Un sujet de sa Majesté, vivant heureux au Brésil, raconte comment il fit fortune. Modeste employé de banque, convoyeur de lingots, il rencontre un jour Pendlebury qui approvisionne la France en petites Tour Eiffel…

C’est à Charles Crichton que l’on doit le premier film à codifier ce qui fera l’essence des soi-disant comédies Ealing, avec À cor et à cri en 1947. De l’or en barres est réalisé quatre ans plus tard, et il se situe sur le versant lumineux, pétillant des productions Ealing. Entré dans le sérail avec brio avec Noblesse oblige, Alec Guinness y côtoie Stanley Holloway. Les deux acteurs portent le film, autant par leur performance nuancée que parce que le film joue de l’altérité entre ces personnages pour se révéler plus délicat que ce que l’on pourrait croire. Patience et longueur de temps... Étrange temporalité que celle de De l’or en barres : le film entier est un flash-back, vu depuis une retraite sud-américaine par un Alec Guinness devenu mécène fortuné, prodigue et accessoirement « protecteur » d’une jeune fille interprétée par Audrey Hepburn, dans un de ses tous premiers rôles. Il le dit lui-même : il a su saisir sa chance, la fortune au moment où elle lui tendait les bras. On est encore bien proche des années du rationnement, que moquait déjà Passeport pour Pimlico avec Stanley Holloway : le rêve de la richesse impromptue est d’autant plus cher. Sauf que voilà, le Mr Holland – aucun lien – interprété par Guinness ronge son frein depuis plus de vingt ans. Routinier et procédurier, il est affecté à la surveillance du transport de l’or pour les établissements bancaires. Son problème, ne pas avoir de moyen de sortir l’or du pays, est résolu lorsqu’il rencontre le marchand de souvenirs touristiques : ils fabriqueront des tours Eiffel en or, et direction la France. C’est évidemment le moment que choisit sa hiérarchie pour promouvoir Holland : il faut donc agir dans la précipitation. Si le procédé est la source de brillantes idées comiques – tout ce qui a trait au recrutement des collaborateurs, notamment –, De l’or en barres échoue pourtant à faire ressentir le sentiment d’urgence qui devrait saisir Holland. Les ressorts comiques du film semblent tout droit sortir d’une adaptation théâtrale à l’écran, de procédés destinés à confiner l’action le plus possible dans des décors d’intérieur : on en jugera en comparant avec l’exemplaire deuxième acte orchestré par Alexander Mackendrick dans Tueurs de dames. Plus intéressante est la composition des deux acteurs principaux. D’une part, Guinness jongle avec plusieurs identités, entre le bourgeois prodigue, le petit fonctionnaire borné et – ce qui est sa vraie nature – le malfrat à l’esprit calculateur et doué d’une formidable patience. Privé des ressources du maquillage qui faisaient beaucoup dans Noblesse oblige, l’acteur laisse transparaître sa capacité à la nuance : quelques regards, changements d’attitude en disent beaucoup. On entrevoit là ce qui fera la qualité de son rôle le plus délicat : celui de L’Homme au complet blanc. Stanley Holloway, de son côté, quitte sa composition classique de bon vivant charismatique (qu’il tient de Passeport pour Pimlico à My Fair Lady en passant par Tortillard pour Titfield). L’acteur campe ici Pendlebury, un artiste à l’âme bohème, triste de s’être enfermé dans le petit commerce, et qui saisit l’opportunité offerte par Holland comme une bouée de sauvetage. Suiveur d’un Alec Guinness chez qui le génie criminel le dispute bientôt à la folie obsessionnelle, Pendlebury conserve une part d’humanité, de raison. Pendlebury comme Holland reprendront leurs esprits, finissant par revenir à une humanité bon enfant, de gentlemen – une conduite qui ne dépare pas dans le corpus des comédies Ealing. Pourtant, le temps que la fièvre de l’or – littéralement – s’empare d’eux, les deux bonhommes deviennent beaucoup plus inquiétants : au-delà du vol à proprement parler, on les entendra évoquer à demi-mots le meurtre d’une enfant... Comme on le constatera par la suite dans Tortillard pour Titfield, Charles Crichton n’aura jamais eu l’élégance sombre d’Alexander Mackendrick ou de Robert Hamer, qui eussent certainement renforcé la part d’ombre de De l’or en barres. Crichton n’a pas ce tempérament : s’il flirte avec les ténèbres, ce n’est que de loin, dans ce qui demeure une comédie brillante et enlevée.⎥Critikat


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